Projets
Mètis
Mètis est une ode à la liberté et à la mélancolie. Le bleu utilisé, au travers d’un tableau de verre pour devenir allégorie de la liberté et de la mélancolie, à la fois paradoxal et complémentaire.
Entre solitude, tristesse, luttes intérieures, et apaisement, calme, respiration ; la couleur bleue est à elle seule une représentation contradictoire d’émotions.
Mètis, est la déesse grecque de la prudence, de la sagesse, de la ruse, de la stratégie et des artisans. Une océanide fille d’Océan et de Téthys. Elle est la mère d’Athéna,épouse de Zeus, avalé par ce dernier, elle est représentée par un personnage sous le siège de Zeus, comme souffleuse de ses idées. Mètis est un nom commun dans le Grecs ancien, qui désigne une forme particulière d’intelligence. Dans son étymologie, elle signifie ; science, sagesse, adresse, habileté, art et ruse.
Elle désigne des capacités naturelles et une expérience acquise. « Elle porte sur des réalités fluides qui ne cessent jamais de se modifier et qui réunissent en elle, à chaque moment des aspects contraires, des forces opposées. »
La Mètis est l’art du lien. Mètis est utilisée dans cette œuvre pour être un lien. Un lien entre des savoir faire, Un lien entre reflet et réalité. C’est un appel à la contemplation.
Mètis est l’expression d’une contemplation non-figurative de la nature, à la façon du courant romantique, qu’il soit pictural ou littéraire, il évoque la contemplation de la nature humaine et de la nature elle-même. Ce courant est la contestation de la raison et la libre expression de la sensibilité. Les paysages romantiques sont irrationnels, le paysage devient alors la projection du paysage intérieur.
À travers les métiers d’art, Mètis est une œuvre qui glorifie la technique par l’émotion donnée par le geste et l’intuition créative qu’il procure, il évoque les tableaux de bord de mer.
Laiton et verre soufflée à la bouche et à main levée
410 x 370 x 50
création 2023
crédit photo : Estafania Sarti
Superbia
Depuis le début de la littérature chrétienne, la confrontation entre vices et vertus est persistante.
Parmi les vices, le plus grave des sept péchés capitaux est, le péché d'orgueil, appelé Superbia.
Au cours des siècles, l'orgueil, la Superbia, a été représenté par une femme penchée sur un miroir.
Ces figures féminines sont presque toujours accompagnées d'une créature qui semble les inciter à se regarder.
Je propose ici comme réflexion : le lieu de la vanité, féminine et réfléchie, qui frustre plus qu'elle ne satisfait. Si nous écoutions ces créatures qui nous murmurent à l'oreille, nous verrions-nous tels que nous sommes ?
Imaginé comme miroir de la frustration, représenté à l'aide d'une cive de forme concave, perturbant ainsi les capacités de réflexion que l'on attend habituellement de l'objet miroir.
Dans la continuité de la frustration créée par le miroir, les cylindres font écho à cette volonté de surprendre et de faire perturber " le regardeur", pour reprendre l'expression de Marcel Duchamps.
Inspiré par les miroirs de l'époque Art Déco, ce miroir s'inscrit dans la volonté de combiner deux savoir-faire au sein des pièces que je crée : le soufflage de verre à la canne et la monture en bronze. La démarche, au-delà de l'aspect sensoriel et esthétique, est aussi de travailler autour de la flamme. Le choix des couleurs et des techniques utilisées traduit la puissance du feu, le verre
étant un matériau qui se travaille à la chaleur et à l'aide ponctuelle d'une torche.
Les deux formes orangées qui découpent le miroir au seul endroit où le regarder pourrait se refléter. En fonction de l'endroit d'observation les reflets orangés et indigo varient.
Laiton et verre soufflé à la bouche et à main levée
560 x 550 x 20
Création 2022
crédit photo : Estafania Sarti
Cérulean
Le feu est une source de lumière qui provoque chez le spectateur attraction et rejet, car cet élément est à la fois hypnotique, impalpable et non maitrisable. C’est pourquoi mon centre de table utilise la flamme pour créer une ambiance chaleureuse et festive tout en garantissant la sécurité et la simplicité d’utilisation d’une bougie.
Ce luminaire s’utilise comme une cheminée à l’éthanol. Il est constitué d’une sculpture de verre englobant une structure composée de trois éléments en laiton, qui contient le réservoir. Une première flamme jaune orangée se développe entre les deux tôles extérieures, et une seconde, plus petite et bleutée, autour de l’élément métallique central. Ces deux couleurs rappellent la bivalence du feu.
Laiton déformé à froid, fonte de bronze, éthanol
350 x 250
Témoin
Témoin est ici représentatif de la marque que l’on a de notre passé et des épreuves endurées. Pensé comme un binôme de soutient, avec force et fragilité.
Comme les stigmates, c’est un symbole de l’importance de comprendre, quelles traces ineffaçables nous portons en nous, sur nous, pour pouvoir les compenser, les sublimer par l’impact de nos actions futures et de nos créations.
L’impact de la création sur notre mental et sur notre reconstruction.
Les formes se font écho, sont liées entre elles et ne peuvent exister les unes sans les autres.
Une union issue de nombreuses empreintes et de modifications.
L’élément soutenant le vase en verre, déformer par une cicatrice donnée lors du travail à chaud du verre, est issus de la découpe de l’élément principal du vase en laiton venant accueillir la partie lisse de la pièce soufflée.
Ainsi, les éléments sont co-dépendants de leur équilibre et en créent ainsi un nouveau.
Laiton assemblé à chaud et à froid, poli / satinée Verre soufflé et sculpté à chaud
180 x 100 x 340 mm
Ludivine Loursel
création 2023
crédit photo : Marie Rolland